Le Pont des Isles de mon enfance - 4 - Le Monde des Cousins - humeur et humour de topinambourg et Alain de Malglaive

Enfants, nous adorions les vacances au Pont des Îles.

C’était un Mas Provencal paradisiaque, ou passaient leurs vacances,  entourant leur Grand-Parents,  la Upper Class des maisons de famille, j'ai nommé "les Petits Enfants".
J'invite ceux qui n'auraient pas compris la subtilité de cette habile introduction à se référer aux épisodes précédents, tandis que mes fidèles lecteurs eux, peuvent continuer leur lecture l'esprit libre.

Quand on y réfléchit bien, ce n'est pas le point de vue <<des petits enfants>> qui importe ici , mais celui <<des cousins>>.
Ce terme englobe, avec les correspondants et autres progénitures récupérés ici ou là, toutes les ressources enfantines en astreinte vacancière durant l'été.
N'ayant depuis le premier épisode, et cela dans l'indifférence générale, avancé que des chiffres faux, je vais devoir me montrer cette fois ci moins affirmatif: je dirais que cela représentait une présence continue de 5 à 30 enfants dans le meilleur des cas (enfin cela dépend pour qui...).

Nous étions un petit Monde en situation d'autarcie vis vis de ces empêcheurs de s'amuser en rond que représentent les adultes responsables, cette forme ultime de l'enfance dégénérée.

Les tablées devenaient exclusivement enfantines pendant lesquelles les obligations de bienséance étaient suspendues au profit de la surenchère bêtisière.
Ah attendez, encore les studios... Oui d'accord je donne l'info:
Excusez moi, j'ai une fidèle lectrice en ligne de Roumanie (dont je tairais le nom par déontologie) qui me dit que la photo ci dessus aurait été prise lors d'une cousinade au Pont des Îles sans parents. Ce qu'il ne faut pas entendre! Encore les effets délétères de mai 68 ...

Evidemment qui dit Monde,
dit aléas du Monde avec ses joies,
ses contradictions, bandes organisée, conflits
et ses victimes collatérales...

Autre victime de torture sans aucun doute pratiquée par un sadique cousin dont le prénom commence par A et fini par N, comme Assassin, au hasard!
Cela doit être un cruel pinçon sur le gras des fesses.
Non impossible! ce morpion, à l'époque, n'avait ni gras ni fesse, juste de la peau sur des os...

Ah non?
Erreur de montage des studios!
Un gateau d'anniversaire! la victime n’était pas celle qu'on croyait , la torture et le lieu non plus!
Les seules hypothèses restant en course concernent le sadique qui utilise toujours les mêmes protocoles et la même victime...  

Les dimensions du parc, notre terrain de jeux, mettait légitimement l'univers enfantin hors de portée des instruments de l'autorité parentale que peuvent être la cloche d'appel ou les injonctions verbales.
A l'heure du déjeuner, par exemple, les vociférations incantatoires requérant les jeunes convives se terminaient le plus souvent en un râle d'impuissance rageuse. La faute à qui si ces inconscients à force de fumer n'ont plus de voix?
Parfois le convive récalcitrant se prenait à l'idée cruelle d'exploiter les potentialités du terrain: Il faut bien dire qu'en plus du caractère jouissif qu'apporte le fait de se cacher dans les buis à 50 centimètres de son géniteur hurlant, cet exercice apporte une conscience très formatrice sur ce qu'on appelle la tactique.
Une fois récupérés, les heureux possesseurs d'un géniteur non fumeur, septique et intransigeant, bénéficiaient d'un complément de formation de niveau stratégique, sous la forme d'une paire de claque revigorante et/ou d'une fessée, toutes deux stimulantes pour la circulation sanguine et la méditation enfantine.  

La rigueur des horaires se trouvait littéralement anéantie.

Il faut dire que la promiscuité vacancière, favorisait une mise en concurrence sournoise et déloyale de la libéralité parentale, confinant parfois à une certaine lâcheté.

Les interdits statutaires et réglementaires se trouvaient balayés par toute une série de formules de rhétorique d'une merveilleuse efficacité: 

Série caution: << mais Oncle Henri nous a dit oui! >>
Série mémorielle: <<Maman, l'an dernier, vous aviez dit oui...>>
Série exemple: <<Vésiane a le droit, Elle>>
Série contre-exemple:<<Et pourtant Stanislas n'a que treize ans, lui>>
Vous remarquerez l'importance du pronom personnel ponctuant la formule de la série exemple. Il est destiné à faire sentir l'incurie patente de l'indécrottable géniteur ou génitrice dépassé par la modernité d'aujourd'hui, enfin d'hier. Et dans le ton indigné de l'enfant outragé,on sent bien la volonté expresse de faire mieux le jour venu. Et nous tous adultes d'aujourd'hui savons que cet avènement du parent éclairé n’adviendra jamais...

La collection des Béatrice

Un mystère subsiste sur ce bégaiement de l'histoire familiale puisque de son délicieux prénom, Bonne-Maman a fait l'objet de deux continuatrices, nées dans un mouchoir de poche temporel.  

L'originale

en joie...
en songe...

Les jeux...
Nettoyage de printemps

La fameuse cousinade

C'est Nous qu'on a le pouvoir!
On le lâchera pas!  

A remarquer: le regard farouche de deux frondeuses caractérisée.

Il semblerait qu'il s'agisse d'un jeu ou plus vraisemblablement d'une torture (en effet on reconnaît à gauche la victime habituelle) mais ce coup ci le grand cousin Assassin n'y est pour rien! Il n'était pas présent lors de cet événement majeur.

Aux dernières nouvelles, il s'agirait d'olympiades. Cela dit je ne vois pas trop la différence avec de la torture!

Le renversement du pouvoir donne au Roi Clown le plus précoce le droit de trôner et de dire n'importe quoi. Voilà le résultat!

On voit ici le Roi Clown entouré de ses deux gardes du corps qui consulte son cabinet rapproché.
Selon la tradition familiale, le pouvoir matriarcal impose de n'avoir aux poste clef du pouvoir que des éléments féminins.
C'est la raison pour laquelle ce cabinet est exclusivement féminin. Les hommes n'ont droit qu'aux postes subalternes et de représentation, cf les trois clampins cités ci-dessus. 

Le max de cousins réunis

complément 1