La Voix du Topinambourg

La Voix du Topinambourg

Humeur et humour surtout sur Tout et le reste aussi


Inflation ou déflation, telle est la question.

Publié par Topinambourg sur 14 Octobre 2017, 15:19pm

Catégories : #inflation, #déflation, #politique, #finance, #high tech

L'histoire récente, c'est à dire depuis le premier choc pétrolier, a mis en évidence que lorsqu'un pays traverse une crise économique, celle ci est systématiquement accompagnée par un mécanisme de déflation ou d'inflation.
Habituellement on oppose ces deux notions comme des contraires alors que dans les situations extrêmes les deux mécanismes peuvent s'enclencher conjointement.
Une autre idée toute faite, considère que ces mécanismes sont des outils macro-économiques au mains des dirigeants qui les maitrisent et les utilisent comme bon leur semble.
Du coup les économistes de comptoir glosent à ne plus finir sur les bénéfices supposés de telle ou telle solution et la question récurrente revient systématiquement sur le tapis: En cas de crise faut il mieux déclencher de l'inflation ou de la déflation. Une vraie question existentielle qui pourrait même suggérer des idées de citations au grand Shakespeare lui même!

Voyons maintenant ce qu'en dit le Larousse...

Déflation
Situation dans laquelle l'activité économique d'un pays est ralentie, caractérisée par une baisse des prix, des salaires, une réduction de la masse monétaire engendrant à leur tour une baisse de la demande, de la production, de l'emploi, etc.


Inflation
Situation ou phénomène caractérisé par une hausse généralisée et continue du niveau des prix.

 

Déflation-Inflation
La déflation repose sur la conception selon laquelle l'inflation résulte d'un excès de monnaie en circulation ou de trop larges facilités de crédit accordées aux entreprises ou aux particuliers. La déflation monétaire consiste en un retrait des billets en circulation, en un blocage des comptes en banque ou encore en une annulation des moyens de paiement. Dans la déflation financière, l'État réduit les dépenses publiques ou accroît les impôts, les excédents étant inemployés ou servant à rembourser la dette publique. La déflation de crédit est réalisée par un strict contrôle du crédit et de sa répartition.

 

On remarque que les deux définitions citent en première intention une situation subie et non pas une action politique positive.
On remarque aussi que le champ d'action des deux situations n'est pas identique:
* L'inflation s'exerce uniquement sur la masse monétaire dans son ensemble
* La déflation peut s'exercer sur plusieurs champs qui peuvent être ou non concentriques, les effets déflationnistes ne jouent sur  la masse monétaire que par répercussion donc de façon indirecte.
On remarque enfin que l'inflation est décrite comme un état et non un processus tandis que la déflation est décrite comme un ou des processus de type spirale.

Par ailleurs il faut aussi se demander s'il est toujours envisageable que ces deux mécanismes puissent être régulés par le principal intéressé: Peut il y'avoir un pilote dans l'avion?

 

On évoque souvent la politique de la planche à billets comme outil régulateur de la masse monétaire. Mais aujourd'hui l'état dispose de moins  en moins de marge de manœuvre: banque centrale indépendante, intérêts d'emprunt plus chers, contraintes de régulation européenne et de dérégulation mondiale contradictoires.

L'effet de levier de ce type d'action devient incertain et d'autant plus faible que l'essentiel de la mase monétaire est produite par l'emprunt qui n'est pas exclusivement contracté par l'état: Le nombre croissant d'acteurs sur les marchés obligataires que cela soit en quantité, en volume de transactions et volatilité, a dilué l'influence étatique.

D'autre part, les marchés financiers comportaient il y a quelques années un volet spéculatif qui ne concernait pas les obligations d'état et qui avait essentiellement pour vocation de se couvrir des variations des taux de change de devises.
La dérégulation des marchés financiers a étendu le périmètre de la composante spéculative à l'ensemble des produits: obligations privées et actions, a ouvert l'accès à tous les marchés financiers a des acteurs non institutionnels et enfin décloisonné les différents marchés.

La Trans nationalisation des acteurs financiers les a amené naturellement à étendre  le périmètre du champs spéculatif à une dimension mondiale sur le marché privé dans un premier temps.
Les états se sont mis progressivement en concurrence, pensant récupérer plus de financements à l'extérieur à meilleur compte, ils ont rendu "indépendante" leur banque centrale et ouvert le marché des obligations d'état aux institutions financières privées puis non financières.
Le système a bien fonctionné tant que les prêteurs étaient certains de récupérer leurs prêts d'état considérés sans risque... Risque nul = Taux faible = Capacité d'endettement maximale pour l'état...et ses collectivités territoriales nouvellement rendues autonomes donc gourmandes...Dans un premier temps cautionnées par l'état ! Et tout ce beau petit monde s'est endetté au maximum.
Pendant ce temps le marché spéculatif, vache à lait des premiers acteurs internationaux est devenu le veau d'or pour l'ensemble des acteurs et a gangréné le monde des institutions financières de type bancaire. 
La résultante a été la crise de 2008 au cours de laquelle les états se sont trouvé face à des prêteurs en situation de faillite incapables de renouveler leurs prêts donc eux même en faillite.
Résultat des courses les états ont renfloué leurs préteurs et par cela même ont montré leur faiblesse! Le champs spéculatif d'avenir est devenu le marché des obligations d'état.

Et donc l'inflation dans tout cela me direz vous? Et bien à mon avis c'est plus un paramètre externe ou résultant qu'un levier d'action.  

Revenons sur la déflation comme instrument de politique monétaire...
Autant on peut considérer que l'inflation s'applique de façon égale aux ressortissants et acteurs d'un pays (hormis les acteurs financier qui peuvent toujours spéculer...) autant la déflation démarre sur un périmètre restreint même si elle a un caractère viral. 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents